Théâtre – Création
Avec la désertification des campagnes, le nombre des mariages en milieu rural est en baisse constante. Pour y remédier, un village des Ardennes organise une Foire aux célibataires. Ce rendez-vous est l’occasion pour celles et ceux laissé.e.s sur le banc de touche de se mettre en scène.
Durant ce week-end méticuleusement organisé mais pluvieux, les inscrits, pieds dans la boue, sont invités à se confronter aux autres, à leurs regards, à leur vulnérabilité, à leurs pulsions et, l’alcool et la fête aidant, à leurs rapports à l’irrationnel. Les voilà, malgré eux, pris au piège dans un labyrinthe social de remises en question.
C’est dans ce cadre qu’alternent dialogues ruraux (rappelant l’émission belge « Strip Tease ») et monologues croisés de chroniques intimes. Les personnages, se noyant dans leur quête d’eux mêmes, n’ont d’autres choix que de tenter d’établir la cartographie mentale qui leur ouvrira les portes de l’apaisement.
Écriture et mise en scène : Félicien Chauveau
Partenaires, pré-achats et co-producteurs acquis ou en cours et pré-achats : le Théâtre National de Nice (06), le Centre dramatique des Villages du Haut Vaulcuse (84), La Fabrique Mimont (Cannes, 06)
Le désir d’ailleurs, le désir d’expérimentation
Voilà presque dix ans que j’adapte de nombreux romans de la littérature mondiale en respectant les formes d’un théâtre relativement classique tendant vers de nouvelles lectures des œuvres proposées. Pour cette nouvelle création, le première volonté est de partir sur une histoire inédite, écrite de a à z. Permettre une rupture avec le travail accompli jusqu’à présent tout en conservant la sève du travail collaboratif de notre troupe. À travers la recherche au plateau, l’improvisation, les entretiens avec des personnes extérieurs au milieu théâtral, je souhaiterais construire un texte qui soit protéiforme, faisant appel aussi bien, selon le besoin de la narration, à la forme théâtrale, au conte, au chant, à l’expression du corps, mais également à la vidéo live pour répondre au thème que nous proposons à savoir : à la poursuite de soi- même.
À la poursuite de soi-même.
L’idée est d’offrir ici plusieurs témoignages de différentes quêtes d’identités. Raconter une humanité qui malgré sa toute-puissance civilisationnelle est en complète perdition individuelle dès qu’elle cherche à entrer dans la meute ou à s’en extraire. Mettre en relief les carences, la vulnérabilité et la fragilité à la fois invisibles mais évidentes qui ont façonné des quidams tout en proposant une issue positive à cela. En racontant ces aventures mentales privées et/ou collectives, il s’agit de comprendre et décrypter une part de nous-mêmes.
J’arriverai avec des témoignages concrets de personnalités cartésiennes issues dans un premier temps de mon entourage et questionnerai le rapport à l’irrationnel. Nous partirons en quête des mystères insondables de l’inconscient avec en échos et fil rouge les écrits de Carl Gustav Jung mais aussi des grandes créations littéraires ou légendes orales en confrontation avec les symboles des mythes.
La construction du projet
- Une coagulation sur le long terme :
L’une des envies de ce projet et de laisser la place à l’expérimentation artistique lors du processus de création. Confronter des propositions lors des répétitions sans se positionner trop rapidement sur la forme finale comme l’obligerait une création prise par le temps et le système industrieux de notre milieu théâtral. S’imposer une coagulation des idées dans un second temps. C’est à dire à la fin de la saison 22/23.
- Un axe concret :
La foire aux célibataires. Groupe nominal rappelant la ruralité comme le « salon de l’agriculture » ou la « foire aux bestiaux ». Le choix s’est porté sur cet manifestation car, outre son aspect monstrueux, il est propice aux remises en questions et reste un lieu où chacun doit, malgré tout, faire bonne figure s’il veut arriver à séduire. Reste à définir quand se déroule la situation : 1967 ? 1976 ? 1991 ? 2022 ?
- Un axe philosophique :
Les réflexions des personnages sur leur introspection. Au delà du contraste entre deux types de paroles (les dialogues presque argotiques et la profondeur des monologues introspectifs), il s’agit de mettre en relief la véritable quête intérieure des personnages.
Le collectif La Machine est créé en 2011 par Benjamin Migneco et Félicien Chauveau.
MACHINE n.f. (du latin machina signifiant : astuce, invention ingénieuse) Une machine est un mécanisme capable d’utiliser une source d’énergie disponible pour effectuer par elle-même une tâche spécifique sur une matière à façonner. Le Collectif La Machine est créé en 2011 par Félicien Chauveau et Benjamin Migneco. Emprunt d’un humour noir et dérangeant, l’univers du collectif La Machine est à la fois cauchemardesque, drôle et poétique.
Félicien Chauveau est originaire de la région Champagne- Ardennes.
En 2006, Félicien Chauveau réalise Documentaire sur la Vie de Camille Hecquet qui sera sélectionné au festival du Film de Mouans- Sartoux et sera diffusé sur Canal +.
Après une formation de comédien au Conservatoire à rayonnement régional de Nice, Felicien Chauveau accompagne plusieurs compagnies qui lui .
Il crée son premier spectacle en 2011 ProZak co-écrit avec Julie Cardile. À la suite de ce spectacle, il fonde sa compagnie – Le Collectif La Machine.
En 2012, il co-écrit C.O.C : Cabaret Œuvrant Caritativement (au profit de nous-mêmes) toujours avec Julie Cardile, avant de s’intéresser à Kafka et d’adapter seul Le Procès en 2014.
Ce spectacle est le point de départ d’une longue collaboration avec le théâtre Anthéa d’Antibes qui durera jusqu’en 2022. Durant ces huit années, Felicien Chauveau répond à une dizaine de commandes de productions du théâtre et connaîtra à Anthéa théâtre d’Antibes le meilleur taux de remplissage de la salle Pierre Vaneck (tous spectacles confondus).