Théâtre – Création
Bénédicte approche de la quarantaine et des questions qui l’accompagnent. Elle invite Régine, sa grand-mère, dans son univers musical : un violoncelle, un fauteuil, des gramophones, un ordinateur… Un cocon aux airs à la fois surannés et contemporains, qu’elle souhaite propice à la confidence. Mais c’est sans compter sur l’épaisseur des carapaces que Régine a construites autour de ses blessures. Au fil de l’échange, des bribes de souvenirs enfouis refont tout de même surface : Régine, personnage à la fois clownesque et déchirant, revit les étapes qui ont jalonné sa vie de femme. Entre les mots, par la musique qui les lie plus qu’elle ne le pensait, Bénédicte découvre peu à peu la femme qui se cachait derrière l’image d’Epinal de sa mamie gâteau et peut enfin compléter le portrait de sa mère, partie trop tôt. D’autres figures de sa famille, terribles ou attachantes, apparaissent en ricochet. Elle saisit alors des résonnances entre ses empêchements et ceux de sa lignée, ses goûts aussi, ses talents.
Avec : Mathilde Dromard, Veronika Soboljevski
Complice dramaturgie : Thibault Patain
Arrangements et composition : Célyne Baudino
Création lumière : Michèle Milivojevic
Costumes : Thibault Patain
Aide à la création : Conseil Départemental de Vaucluse, Ville d’Avignon
Soutiens et coproductions : Théâtre des Carmes (Avignon), Théâtre dans les Vignes (Couffoulens 11), la Distillerie (Aubagne), La Factory – Salle Tomasi (Avignon), le Colombier des Arts (Plainoiseau), la Petite Pierre (Jegun)
Je creuse avec humour dans le tissu intime, je cherche ce qui se cache dans la reproduction, malgré soi, de schémas transmis depuis des générations, dans le jeu de loyauté qui se rejoue là, de mère en fille et sociétalement. Et je me demande comment inventer une féminité (au-delà de la seule maternité) qui nous ressemble et nous épanouisse. Ce spectacle traite des casseroles transmises par nos aïeules, ces valises, pleines de rôles prédéfinis et de blessures, mais aussi de la lumière que les regarder permet.
i comme ici et maintenant, intuition, imagination, incroyable, inimitable, intime, impromptu, incongru, inouï, infini, iris, impérial, impertinent , important…
Relever les petits riens qui font la beauté des liens humains.
Persuadée que c’est en mettant en scène des êtres extrêmement singuliers qu’elle fera résonner chez chacun quelque chose de familier, la Cie du i a façonné, dès ses débuts, une écriture intéressée par l’humain dans ce qu’il a d’intime, de tendrement ridicule, d’indomptable, d’inavouable.
Le choix du clown
Faire preuve d’un grand sérieux dans l’usage de l’humour, plonger dans les profondeurs avec un certain recul : ces valeurs fondatrices de la compagnie orientent rapidement la forme artistique vers le clown. Sans nez rouge mais doté d’une démesure intérieure. Étrangeté discrète au premier abord, qui frise le ridicule ou l’incongruité ensuite. Presque comme tout le monde. Presque.
La Compagnie du i est fondée en 2010 par Sophie Rossano et Mathilde Dromard. Depuis 2015, Mathilde en est la directrice artistique.
Au fil des créations, la Compagnie est soutenue par La Mairie d’Avignon, le Département du Vaucluse et la Région PACA.